Il était une fois un enfant du coin, devenu chef doublement étoilé.
Entre créativité sans limite et saveurs du terroir, les lieux d’Alexandre invitent à un véritable voyage culinaire.

Alexandre Gauthier ©Philippe Martineau
Tu pourrais nous décrire ton attachement au Montreuillois ?

Mon attachement au Montreuillois, il est simple. Montreuil-sur-Mer c’est ma ville, celle de mon enfance, ses écoles, ses remparts, ses passages secrets pavés… Chaque Montreuillois de souche appartient à cette ville tout comme cette ville lui appartient. Un goût du cœur. Être de quelque part… Pour moi, c’est être d’ici.

Qu’est-ce qui t’a motivé à devenir chef et à ouvrir tes propres adresses ?

Je suis revenu dans le Pas-de-Calais en 2003 pour aider mon père dans son restaurant, La Grenouillère. Je pensais venir pour un court temps seulement mais rapidement, j’ai ressenti que ma place était là, et que je pourrais m’exprimer et insuffler une vision culinaire personnelle. En 2011, j’ai entrepris une transformation du restaurant avec l’architecte Patrick Bouchain, afin que le lieu soit emmené dans une expression contemporaine, devienne un laboratoire, un bateau amiral, une maison de cuisiniers, un lieu d’hospitalité et d’accueil…

Photo Alexandre Gauthier ©Philippe Martineau

Comment décrirais-tu ton parcours ?

Mon parcours culinaire a été marqué par des expériences nationales et internationales, notamment au Japon et en Chine, qui ont enrichi ma vision de la cuisine comme une expression à part entière de notre territoire, de ce que nous avons à en dire.

En revenant à La Grenouillère en 2003, j’ai travaillé sans relâche. D’abord pour que le restaurant retrouve une santé et son étoile Michelin puis pour que le lieu devienne un lieu de destination et d’hospitalité avec générosité et sincérité.

Fraise des bois verveine ©Marie Pierre Morel
Selon toi qu’est-ce qui fait la spécificité du Montreuillois et de la Côte d’Opale ?

Ce sont des terres riches en saveurs et en traditions. Ce territoire offre une diversité de produits locaux exceptionnels, issus de tous horizons ! La pêche, la cueillette, le maraîchage, la chasse… des herbes sauvages, des produits de la mer, des racines… tant de choses inspirent ma cuisine. L’histoire et la culture locales influencent profondément, me poussant à valoriser les ingrédients simples et authentiques que notre terre nous offre.

Quel est ton produit local préféré ?

Parmi les produits locaux, j’affectionne particulièrement les herbes sauvages que je découvre encore et toujours. Ces plantes apportent des saveurs uniques, des odeurs…

Quelles sont les valeurs que tu recherches lorsque tu sélectionnes tes producteurs locaux ?

Je recherche avant tout la qualitédes produits et une démarche respectueuse de l’environnement. Il est essentielpour moi de collaborer avec des artisans passionnés qui partagent nos valeurset engagements. Je cherche aussi des personnes qui acceptent de faire desexpériences, d’essayer des nouvelles choses.

Parmi tes plats, lequel illustre le mieux l’âme du Montreuillois ?

Un plat qui n’en est pas vraiment un… qui est plutôt un entre plats, une petite parenthèse… Il s’agit du “poulet rôti du dimanche” qui est proposé sous forme de petites billes blanches parfumées de ce goût qu’on connaît si bien… Ce plat met en avant des ingrédients locaux et rappelle le traditionnel plat de famille.

Quel regard portes-tu sur la gastronomie et l’art de vivre qui règne ici ?

Il fait bon vivre à Montreuil-sur-Mer et dans ses vallées. Le plaisir de partager et d’être ensemble autour d’un met ou d’un verre, en sont l’essence même. Un territoire de liberté et de bienveillance, énergique et gourmand. Il rassemble tous les corps de métiers de bouche… jusqu’à la table. Un très beau marché de producteurs locaux, entourés de boulangeries, primeurs, crémeries, boucheries, caves à vin, bars, restaurants… Les ambiances sont amicales et chaleureuses. La gourmandise s’impose. Je suis fier de faire partie de ces acteurs de la vie locale.

Anecdote – ©Studio Papie Aime Mamie
En dehors de la cuisine, as-tu un endroit en particulier où tu aimes te ressourcer ?

En dehors de la cuisine, j’aime l’art contemporain… L’art et les artistes me passionnent, c’est ma plus grande source de déconnexion. J’aime aussi me ressourcer en pleine nature, lors de randonnées qui sont malheureusement trop rares… Les meilleures sont celles avec mon petit garçon !

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